Résumé: |
La 4e de couv. indique : "Sommes-nous certains de nous comprendre lorsque nous parlons ensemble des mêmes choses avec les mêmes mots ? Certains de savoir toujours ce que nous disons exactement lorsque nous nous exprimons ? Le Dictionnaire des concepts nomades, publié en 2010 et 2016, avait cherché à répondre à ces questions au croisement de l'histoire conceptuelle et de l'histoire des idées politiques. Or nous vivons une dérégulation sans précédent de cette langue politique : importation continue de termes anglo-saxons, acclimatation du lexique du management au champ politique, multiplication des querelles de mots ou prolifération des néologismes en témoignent. Ces changements peuvent sans doute apporter un renouvellement des catégories d'intelligibilité d'un monde en pleine transformation et donner une compétence linguistique accrue à chacun d'entre nous pour participer aux affaires publiques. Mais ils recouvrent parfois aussi une véritable dépossession démocratique et nous enferment dans des alternatives simplistes, des questions mal posées et des perspectives théoriques sans issue dont certains débats publics donnent régulièrement des exemples. S'interroger sur la fabrique de la langue, sur les concepts dont l'apparente familiarité ne tient qu'à notre ignorance de leurs conditions d'apparition et de circulation, sur ce qu'ils disent des hommes et des contextes, sur ce qu'ils nous obligent parfois à penser et sur ce qu'ils font par conséquent à nos sociétés, c est en cela contribuer à la refondation démocratique du débat public" |