Résumé: |
"L'histoire occidentale est jalonnée de mythes de fondation reprenant le système romain. Selon ce système, le pouvoir politique est né d'une apothéose : Romulus, roi de Rome disparaît lors d'un violent orage. Le roi devient du même coup, fils de Dieu et père de Rome. Cette fondation mythique sera reprise et développée par Tite-Live ou Virgile. Elle servira d'appui à la légende troyenne des Romains, mais aussi des Francs. Si les poètes ont chanté la fondation politique de Rome, le droit celui des pontifes, celui des princes, mais aussi le droit coutumier y a puisé la source légitimante de son pouvoir coercitif. Curieusement, l'Europe, qui réclame aujourd'hui davantage d'intégration juridico-politique, semble ne relever d'aucun mythe de fondation et donc 'a fortiori' semble échapper au système romain. Il n'est pas sûr que les poètes, malgré Victor Hugo et d'autres, aient forgé une mythologie européenne. Mais, comment l'Europe peut-elle, indépendamment du recours au 'logos' du 'mythos', accéder à une véritable existence politique ? Comment peut-elle prendre conscience d'elle-même et s'imaginer sans utiliser la force fondatrice du mythe ? Est-il possible qu'elle se contente de donner plus de place au consentement au nom d'une nécessaire démocratisation en n'ayant aucun enracinement dans quelques symboles ou mythes ? Bien sûr, il ne s'agit pas de tenter de mythologiser l'Europe. Il s'agit plutôt de revenir aux mythes d'origine pour comprendre comment se fabrique et se légitime le pouvoir occidental. Nous pourrons alors espérer mieux comprendre les faiblesses de l'Europe juridico-politique d'aujourd'hui et sonder sa fragilité ontologique." [Source : 4e de couv.] |