Estimer et réduire la consommation d'énergie à l'échelle de l'exploitation agricole

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Publié dans: Sciences, eaux & territoires N° 7
Auteur principal: Vert, Julien.
Autres auteurs: Portet, Fabienne.
Support: Article en ligne
Langue: Français
Publié: 2012.
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Résumé: Le monde agricole se retrouve régulièrement au cœur des débats médiatiques, politiques et économiques. La prise de conscience de l’opinion publique sur l’ensemble des enjeux liés à l’énergie, aux changements climatiques (l’agriculture contribue à 21 % des émissions de gaz à effets de serre ou « GES »), et à l’alimentation (neuf milliards d’habitants en 2050 sur Terre) est désormais acquise, mais il reste à définir les priorités. Comment nourrir le monde en réduisant les impacts environnementaux ? Comment concilier réduction des émissions de GES aujourd’hui, et adaptation de l’agriculture aux conditions de demain ? D’un point de vue strictement énergétique ou environnemental, doit-on toujours privilégier la production locale ? Toutes ces questions, devenues récurrentes, ne trouvent généralement que peu de réponses dites « sans regrets ». Concernant l’énergie, la « faible » consommation du secteur agricole, évaluée à 2,5 % de la consommation nationale, cache en réalité une profonde complexité et variabilité des profils de consommation, des formes d’énergie consommées (et produites), et des pratiques entre exploitations. La part des charges liée à l’énergie peut en effet atteindre, dans certaines productions, 30 ou 40 % dans les situations les plus extrêmes, comme en 2008. Mais nous sommes désormais avertis que ces situations extrêmes risquent de devenir récurrentes, voire les conditions moyennes des prochaines décennies. Ainsi, afin d’accompagner au mieux les acteurs publics ou privés dans leurs décisions, le monde de la recherche et Irstea travaillent activement à l’établissement de connaissances nouvelles et à la définition des outils, équipements et pratiques de demain. Les articles présentés dans ce numéro rappellent la difficulté d’agir aujourd’hui, à l’échelle de l’exploitant, face à des enjeux lointains et impliquant l’ensemble des filières. Ce présent numéro se positionne d'ailleurs sur la consommation d'énergie au niveau de l'exploitation et non pas sur la production d'énergie à partir de denrées agricoles. Quelle que soit l’échelle, il reste en effet des étapes incontournables qu’il est utile de rappeler, comme le diagnostic énergétique, préalable essentiel à toute démarche énergétique. Dans la même optique de bilan, mais loin de cibler uniquement les enjeux énergétiques, la présentation des résultats d’analyses de cycles de vie coïncide parfaitement avec les nombreux travaux associés en France à l’application du projet du Grenelle sur l’affichage environnemental des produits de grande consommation. Sur un autre registre, la méthanisation et les biocarburants sont également des solutions devenues très médiatiques et soumises à nombreux débats, proposant des pistes intéressantes de développement d’énergies renouvelables, de gestion des effluents agricoles et de réduction des émissions de GES. Les bilans proposés permettent de rappeler le contexte de leur développement et de mieux comprendre les enjeux de ces filières. Parce que la grande majorité de l’énergie consommée par les exploitants est le carburant pour leurs tracteurs et agroéquipements, ce numéro permet au travers de plusieurs articles de préciser les dernières connaissances acquises sur le développement d’équipements économes et les profils de consommation en usages réels. Enfin, le projet prospectif « Agriculture Énergie 2030 » mené par le ministère en charge de l’agriculture a permis de concentrer la réflexion de nombreux experts sur ces différents sujets. Cette étude a permis d'identifier des marges de progrès et des propositions de solutions, et d’évaluer leurs impacts futurs. L’enjeu exposé à travers ces travaux est bien d’aller vers une agriculture plus respectueuse de notre environnement, partant de solutions et leviers d’action pertinents, rentables et durables pour les agriculteurs. Les crises récurrentes que traversent certaines filières nous rappellent en effet que notre système agricole reste fragile et fortement dépendant de l’énergie. Mais elles démontrent toujours la combativité et la volonté des agriculteurs à faire évoluer leurs pratiques pour accompagner les grands changements sociétaux qui nous attendent tous
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