Schizophrénie et remédiation cognitive : la remédiation cognitive : son application en psychopathologie [Dossier].

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Publié dans: Le journal des psychologues n° 315
Support: Article de revue
Publié: 2014.
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Résumé: Lorsqu'il s'agit de nouveauté, les principes généraux reposent souvent sur des connaissances anciennes enfouies et parfois écartées. C'est le cas des pathologies aujourd'hui englobées dans la sphère de la schizophrénie. En effet, la description princeps du trouble insistait d'emblée sur l'importance des troubles précoces de l'attention (Kraepelin, 1899), la spécificité de certains aspects de la cognition comme la désorganisation temporo-spatiale (Bleuler, 1911) ou la rigidité de la pensée (Grant et Berg, 1948). Aujourd'hui, des modèles neuropsychologiques offrent un cadre à ces troubles antérieurement décrits. C'est ainsi que la ÷révision÷ des symptômes ÷psychiatriques÷ a ouvert la voie à la ÷remédiation cognitive÷ dans ce domaine, alors que cette méthode avait été initialement créée pour des patients atteints de pathologies neurologiques (Wykes, Van der Gaag, 2001). Les troubles liés à la schizophrénie, en particulier, sont l'objet de cette approche et seront au coeur de ce dossier. On peut distinguer deux axes principaux au programme des remédiations. L'un concerne des fonctions cognitives ciblées, très étudiées en psychologie cognitive et en neuropsychologie. Le second aborde les dysfonctionnements de la cognition sociale et de ÷l'agentivité÷, décrits par la Théorie de l'esprit et la reconnaissance des émotions. Toutefois, d'un point de vue théorique, on pourrait trouver des ponts entre ces deux axes (par exemple entre fonctions exécutives et théorie de l'esprit). Les programmes de remédiation cognitive reposent sur une évaluation neuropsychologique préalable des patients, elle permet d'objectiver leur dysfonctionnement, mais aussi leur potentiel et servira de base à la personnalisation du programme thérapeutique, puis à l'évaluation de leur évolution. La remédiation cognitive se comprend dans une prise en charge globale des patients et n'est pas exclusive d'autres approches ; la plupart des travaux portant sur l'évaluation des traitements sont, en effet, favorables à une prise en charge intégrative qui ne privilégie pas un modèle théorique dominant, qu'il soit biologique, cognitif ou dynamique. Les dysfonctionnements cognitifs liés à une pathologie psychiatrique ont souvent été négligés, pourtant ils tiennent une place importante dans l'adaptation à la vie quotidienne et l'insertion sociale. La question de leur insertion dans le monde du travail peut alors se poser de façon différente. Les difficultés sur ce chemin conduiront à plus ou moins long terme à nous interroger sur ce que travailler veut dire et probablement à préciser les liens entre identité subjective et identité sociale.
Lien: Dans: Le journal des psychologues
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300 |a p. 14-39. 
500 |a Dossier de 4 articles. 
520 |a Lorsqu'il s'agit de nouveauté, les principes généraux reposent souvent sur des connaissances anciennes enfouies et parfois écartées. C'est le cas des pathologies aujourd'hui englobées dans la sphère de la schizophrénie. En effet, la description princeps du trouble insistait d'emblée sur l'importance des troubles précoces de l'attention (Kraepelin, 1899), la spécificité de certains aspects de la cognition comme la désorganisation temporo-spatiale (Bleuler, 1911) ou la rigidité de la pensée (Grant et Berg, 1948). Aujourd'hui, des modèles neuropsychologiques offrent un cadre à ces troubles antérieurement décrits. C'est ainsi que la ÷révision÷ des symptômes ÷psychiatriques÷ a ouvert la voie à la ÷remédiation cognitive÷ dans ce domaine, alors que cette méthode avait été initialement créée pour des patients atteints de pathologies neurologiques (Wykes, Van der Gaag, 2001). Les troubles liés à la schizophrénie, en particulier, sont l'objet de cette approche et seront au coeur de ce dossier. On peut distinguer deux axes principaux au programme des remédiations. L'un concerne des fonctions cognitives ciblées, très étudiées en psychologie cognitive et en neuropsychologie. Le second aborde les dysfonctionnements de la cognition sociale et de ÷l'agentivité÷, décrits par la Théorie de l'esprit et la reconnaissance des émotions. Toutefois, d'un point de vue théorique, on pourrait trouver des ponts entre ces deux axes (par exemple entre fonctions exécutives et théorie de l'esprit). Les programmes de remédiation cognitive reposent sur une évaluation neuropsychologique préalable des patients, elle permet d'objectiver leur dysfonctionnement, mais aussi leur potentiel et servira de base à la personnalisation du programme thérapeutique, puis à l'évaluation de leur évolution. La remédiation cognitive se comprend dans une prise en charge globale des patients et n'est pas exclusive d'autres approches ; la plupart des travaux portant sur l'évaluation des traitements sont, en effet, favorables à une prise en charge intégrative qui ne privilégie pas un modèle théorique dominant, qu'il soit biologique, cognitif ou dynamique. Les dysfonctionnements cognitifs liés à une pathologie psychiatrique ont souvent été négligés, pourtant ils tiennent une place importante dans l'adaptation à la vie quotidienne et l'insertion sociale. La question de leur insertion dans le monde du travail peut alors se poser de façon différente. Les difficultés sur ce chemin conduiront à plus ou moins long terme à nous interroger sur ce que travailler veut dire et probablement à préciser les liens entre identité subjective et identité sociale. 
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