Vichy et ses survivances : les Compagnons de France
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Publié dans: | Revue d'histoire moderne et contemporaine n° 4 |
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Auteur principal: | |
Support: | Article de revue |
Langue: | Français |
Publié: |
2012.
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Sujets: | |
Résumé: | Les Compagnons de France fut une organisation de jeunesse vichyste, fondée durant l'été de 1940 et dissoute en janvier 1944. Ses effectifs ne dépassèrent jamais quelques dizaines de milliers, mais elle fut cependant importante. Elle blâmait les maux dont souffrait la France d'avant : démocratie parlementaire, libéralisme, individualisme orienté vers le marché libre, et proposait des remèdes : autorité, foi, communauté. Au fur et à mesure que la dictature vichyste sombrait dans le collaborationnisme, un nombre croissant de Compagnons décida de s'engager dans la Résistance, mais celle qu'ils choisirent, le giraudisme, ne les obligea pas à abandonner tout à fait leurs choix politiques d'antan. Selon eux, si l'expérience Vichy avait échoué, il fallait l'avoir tentée, et Pétain lui-même demeurait un homme exemplaire et de bonne foi. La Libération mit naturellement fin à cet épisode, mais pas tout à fait, car les jeunes gens des années de guerre avaient toute leur vie devant eux, et quelques-uns n'ont pas oublié les idéaux qui les avaient enthousiasmés. L'autoritarisme du credo Compagnon fut mis de côté, mais pas ses engagements en faveur de la foi et de la communauté, qui trouvèrent à s'exprimer dans les activités d'après-guerre des anciens Compagnons : dans certains chants folkloriques des Compagnons de la chanson première période, dans les expériences communautaires de La Vie nouvelle, et dans les expériences militantes diverses du philosophe Maurice Clavel. |
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Revue d'histoire moderne et contemporaine |
Résumé: | Les Compagnons de France fut une organisation de jeunesse vichyste, fondée durant l'été de 1940 et dissoute en janvier 1944. Ses effectifs ne dépassèrent jamais quelques dizaines de milliers, mais elle fut cependant importante. Elle blâmait les maux dont souffrait la France d'avant : démocratie parlementaire, libéralisme, individualisme orienté vers le marché libre, et proposait des remèdes : autorité, foi, communauté. Au fur et à mesure que la dictature vichyste sombrait dans le collaborationnisme, un nombre croissant de Compagnons décida de s'engager dans la Résistance, mais celle qu'ils choisirent, le giraudisme, ne les obligea pas à abandonner tout à fait leurs choix politiques d'antan. Selon eux, si l'expérience Vichy avait échoué, il fallait l'avoir tentée, et Pétain lui-même demeurait un homme exemplaire et de bonne foi. La Libération mit naturellement fin à cet épisode, mais pas tout à fait, car les jeunes gens des années de guerre avaient toute leur vie devant eux, et quelques-uns n'ont pas oublié les idéaux qui les avaient enthousiasmés. L'autoritarisme du credo Compagnon fut mis de côté, mais pas ses engagements en faveur de la foi et de la communauté, qui trouvèrent à s'exprimer dans les activités d'après-guerre des anciens Compagnons : dans certains chants folkloriques des Compagnons de la chanson première période, dans les expériences communautaires de La Vie nouvelle, et dans les expériences militantes diverses du philosophe Maurice Clavel. |
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Description: | Fait partie d'un dossier de 3 articles intitulé ÷Mobilisations politiques÷ |
Description matérielle: | p.125-163. |
ISSN: | 0048-8008 |