Où se loge le politique ? : Mouvements de locataires et politisation des subalternes : Bombay, 1920-1940
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Publié dans: | Revue d'histoire moderne et contemporaine n°4 |
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Auteur principal: | |
Support: | Article de revue |
Publié: |
2011.
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Sujets: | |
Résumé: | Cet article propose une nouvelle approche des formes de mobilisation et de politisation des classes populaires, par le biais d'une étude des mouvements de locataires à Bombay, entre 1920 et 1950. Il cherche notamment à interroger certains postulats du courant des Subaltern Studies. Ce dernier distingue, en effet, un registre d'action des élites, par nature plus légaliste, et un registre d'action des subalternes, qui serait plus spontané et violent. Il considère que la conscience politique des dominés est par essence réfractaire à l'emprise des dominants. Or, l'étude des archives des deux agences coloniales chargées de construire puis d'administrer des logements pour les travailleurs de Bombay conduit à nuancer ces deux assertions. Documentant les relations quotidiennes de domination entre les locataires et leur propriétaire, ces archives montrent en effet que les habitants des immeubles coloniaux ont eu majoritairement recours à des moyens jugés légalistes, comme la pétition. L'existence d'un discours officiel paternaliste de l'Etat colonial a, de fait, favorisé l'émergence de revendications ct fourni un terrain de lutte commode à ses locataires. L'article montre, enfin, comment ces expériences accumulées de luttes collectives ont pu servir, dans les années 1930, à la structuration, sous l'égide de partis ouvriers, d'un mouvement de locataires des classes populaires, capable de faire entendre ses revendications. |
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Revue d'histoire moderne et contemporaine |
Résumé: | Cet article propose une nouvelle approche des formes de mobilisation et de politisation des classes populaires, par le biais d'une étude des mouvements de locataires à Bombay, entre 1920 et 1950. Il cherche notamment à interroger certains postulats du courant des Subaltern Studies. Ce dernier distingue, en effet, un registre d'action des élites, par nature plus légaliste, et un registre d'action des subalternes, qui serait plus spontané et violent. Il considère que la conscience politique des dominés est par essence réfractaire à l'emprise des dominants. Or, l'étude des archives des deux agences coloniales chargées de construire puis d'administrer des logements pour les travailleurs de Bombay conduit à nuancer ces deux assertions. Documentant les relations quotidiennes de domination entre les locataires et leur propriétaire, ces archives montrent en effet que les habitants des immeubles coloniaux ont eu majoritairement recours à des moyens jugés légalistes, comme la pétition. L'existence d'un discours officiel paternaliste de l'Etat colonial a, de fait, favorisé l'émergence de revendications ct fourni un terrain de lutte commode à ses locataires. L'article montre, enfin, comment ces expériences accumulées de luttes collectives ont pu servir, dans les années 1930, à la structuration, sous l'égide de partis ouvriers, d'un mouvement de locataires des classes populaires, capable de faire entendre ses revendications. |
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Description: | Fait partie d'un dossier de 2 articles intitulé ÷Politiques des subalternes÷. |
Description matérielle: | p. 71-92. |
ISSN: | 0048-8008 |