Résumé: |
L'ouvrage propose une réflexion sur l'importance accordée à la mémoire depuis la fin du XXe siècle, et sur les rapports de forces entre le récit de la mémoire et le récit de l'historien que cette valorisation a engendrés. La désillusion face à la promesse de l'auto-accomplissement de l'Histoire, et la contestation des "grands récits" d'une part, et d'autre part la nostalgie pour les particularismes nationaux dans un monde de plus en plus mondialisé, ont suscité une profonde mise en doute du discours historique universalisant, au profit des voix de la mémoire, marginalisées par la Grande Histoire. Ce volume s'intéresse aux politiques mémorielles nationales, aux récupérations nationalistes de mémoires particulières, ainsi qu'aux dynamiques idéologiques qui se font jour dans l'historiographie. Les pouvoirs d'influence exercés sur l'histoire par les fictions d'histoire constituent le second pan de la réflexion. Enfin, l'ouvrage tente de définir d'un point de vue éthique la nature de "l'engagement" subjectif de la mémoire, mémoire traumatique et post-mémoire génocidaire, ainsi que la mémoire civique des violences et injustices du passé. L'ouvrage se clôt sur une interrogation, nourrie par des penseurs de la postmodernité : quel discours sur l'histoire est envisageable pour le XXIe siècle ? |